ANCIENNE ÉTERNITÉ & AUTRES TEXTES

Christian Dotremont



Éditeur :Editions Unes


Livre

Langue d'origine :français

Format :15,0 x 21,0 cm

Nombre de pages :64

Date de parution :21/01/2021

ISBN :978-2-87704-224-6

Prix :16,00 €

Argumentaire :

Cette édition rassemble sept ensembles de poèmes de Christian Dotremont, d’Ancienne éternité, texte éblouissant écrit en 1940 à seulement 17 ans et qui le fera intégrer immédiatement les groupes surréalistes belges puis français, jusqu’à Les trois forêts, écrit au sanatorium d’Eupen en 1953 où il soignait sa tuberculose. Ces poèmes, la plupart écrit sous la forme « dialogique » si particulière à Dotremont, dans laquelle questions et réponses se confondent, filent dans une oralité joyeuse, où l’évocation féminine est une amulette et l’amour une magie. Prestidigitateur du langage, Dotremont suit à la fois une silhouette qui s’échappe et le fil de ses pensées, par-delà les villages, par delà les forêts bavardes, au coin d’une rue floue : réinvoquant d’une main ce qui a disparu sous l’autre, échafaudant sur un fil des associations d’idées fulgurantes, sans jamais tomber. Des hommes brisés qui se recollent, des vêtements empruntés au bonheur, des enfances attachées aux réverbères, des rafales de vies, des fleurs de cimetière ; un ensemble de mots de passe pour ouvrir le présent, de combinaisons pour ouvrir le coffre des choses perdues. Christian Dotremont prend la « mort légère et tiède » dans sa main, et lui raconte des histoires, des histoires infinies à la poursuite du bonheur, dresse entre elle et lui des illusions de poèmes, des jeux aériens, des incendies sous la neige. Il détourne son attention au fil de dialogues où il parle à son ombre, répond à ses propres questions, change de masque entre rire et grimace, comme les grands magiciens savent détourner notre regard vers l’invisible, avant de « s’écrouler sous les applaudissements de la vie ».

Biographie ou Bibliographie de l'auteur :

Christian Dotremont est né en 1922 en Belgique. Il publie ses premiers textes en 1940, notamment Ancienne éternité, poème incandescent immédiatement remarqué par Magritte, Scutenaire et Ubac. Il rencontre Picasso, Éluard, Giacometti, Cocteau et incarne la relève d’un mouvement surréaliste qui se dilue dans le fracas de la Seconde Guerre mondiale. Il fonde en 1949 le mouvement Cobra – avec Joseph Noiret, Pierre Alechinsky, Asger Jorn, ou encore Karel Appel –, qui ouvre un espace expérimental d’une grande liberté dans l’art contemporain, au-delà des enjeux de figuration et d’abstraction ; laboratoire où se croisent des expériences artistiques qui se prolongent bien après la dissolution officielle du groupe en 1951. Cette même année, Dotremont contracte la tuberculose, qu’il appelle « la catastrophe ». Jusqu’à sa mort en 1979, il ne cesse de questionner le rapport entre les images et les mots, ambition qui s’exprime pleinement dans ses célèbres Logogrammes qui repoussent les limites de la plasticité alphabétique, inventant une calligraphie inédite, entre l’image et le lisible, et qui lui assurent une renommée internationale. Son œuvre poétique se nourrit de plus en plus des nombreux voyages qu’il fait en Laponie, malgré une santé de plus en plus précaire. Auteur d’un nombre important de poèmes et de textes courts publiés à Paris, Bruxelles ou Amsterdam, ainsi que d’un roman (La Pierre et l’oreiller, Gallimard, 1955), il laisse une oeuvre lumineuse, souvent enjouée, faite de surprises et d’émotions, de rebondissements de langage permanents, qu’irrigue un élan passionné, une jeunesse inaltérable, et un amour fou des valises dans lesquelles il emportait sa vie.