UNE RELATION ENRAGÉE

UNE RELATION ENRAGÉE

Francis Ponge & Christian Prigent



Éditeur :L'Atelier contemporain


Livre

Langue d'origine :Français

Format :14,0 x 22,0 cm

Nombre de pages :224

Date de parution :08/20/2020

ISBN :978-2-85035-018-4

Prix :25,00 €

Argumentaire :

« J’aime (ce mot est inexact) votre œuvre ; je m’explique tout par elle. J’aurais voulu en témoigner. » (Christian Prigent à Francis Ponge)
Francis Ponge a soixante-dix ans lorsque, en août 1969, il reçoit d’un étudiant de Rennes un mémoire consacré à son œuvre. Cet étudiant, c’est Christian Prigent, alors âgé de vingt-trois ans et fondateur de la tout nouvelle revue TXT. L’un espère faire reconnaître définitivement la modernité de son œuvre et lui assurer des héritiers ; l’autre, cherchant son écriture, évolue très vite sur le plan esthétique et idéologique. Et Tel Quel n’est pas loin.
Correspondance entre un « grand écrivain » et un « jeune homme », selon les termes dans lesquels s’institue l’échange, cette suite d’une centaine de courriers adressés entre 1969 et 1986 a cependant bien peu en commun avec les Lettres à un jeune poète, et documente surtout notre histoire littéraire récente. Elle éclaire la réception d’une œuvre qui entend incarner « un apport aussi radical (pour le moins !) que celui d’Artaud ou de Bataille à la mutation en cours » et témoigne de l’effervescence intellectuelle et politique de l’après-68, laquelle sera la cause majeure de la rupture entre les deux hommes.
Transmission ambiguë au-delà d’un fossé générationnel ? Tel est peut-être ce que donnent à voir ces lettres. Ou, pour reprendre l’expression de Benoît Auclerc : « relation enragée ».

Biographie ou Bibliographie de l'auteur :

Ponge.
Un nom qui appelle.
Une œuvre sans partie morte et constamment réactivée.
Qu’on interroge avec passion, avec affection.
Qui, ayant traversé les écoles, cautionne diverses entreprises de la modernité aujourd’hui.
Qui se trouve être l’enjeu d’une bataille pour les formalistes, les sémioticiens, les linguistes, les thématiciens, les textologues, les poéticiens, les philosophes.
Qui anime plusieurs formes de pédagogie nouvelle : les plus jeunes y apprennent à lire et à écrire...
(Argument du Colloque de Cerisy consacré à F.P. en 1975.)

« Christian Prigent réunit dans sa personne et à un haut degré, des qualités rarement présentes ensemble chez le même écrivain : passion pour l’art en général mais aussi pour l’œuvre des autres, y compris ses contemporains ; pénétrante intelligence du rôle social et antisocial de l’écriture ; puissance de travail phénoménale ; audace dans l’invention ; sens de la vie comme expérience et de l’amitié comme poursuite de la beauté par d’autres que soi. Ça donne une œuvre considérable par son ampleur et son retentissement, dans la masse de laquelle il est difficile de conseiller des entrées. Tentons tout de même de mentionner : de la poésie qui trempe l’esprit et détrompe (L’âme, POL) ; un roman aussi dense et plurivocal qu’Ulysse (Commencement, POL) ; un essai sur ses pairs et pères (Une erreur de la nature, POL) ; un livre majeur, qui maintenant fait référence, sur le peintre Viallat (Viallat la main perdue, Éd. Voix). Tous ceux qui aujourd’hui publient des choses un peu dignes, sont passés par cette œuvre-là, avec plus ou moins de reconnaissance. Il faut ajouter qu’aucun auteur français vivant n’est pas capable d’atteindre le même niveau de réflexion critique et de performance orale de ses propres textes (ne manquer aucune de ses prestations publiques, même si on n’aime pas les textes). » (Pierre Le Pillouër)