Moi, le Suprême

Moi, le Suprême

Augusto Roa Bastos



Éditeur :Ypsilon Éditeur


Livre

Langue d'origine :Espagnol

Format :15,0 x 22,5 cm

Nombre de pages :520

Date de parution :02/07/2020

ISBN :978-2-35654-081-095-9

Prix :25,00 €

Argumentaire :

Né sous le signe du Capricorne, il aimait braquer le télescope sur les cieux équinoxiaux. Seul à sa naissance et à sa mort, le même cri à la bouche : L’indépendance ou la mort ! C’est l’histoire de José Gaspar de Francia dite, dictée et écrite par lui-même sous la plume d’Augusto Roa Bastos. Plume reçue de Raymond Roussel, trempée dans l’encre sanglante de la Révolution française, inspirée par les Lumières mais aussi par Montaigne, Pascal et Rousseau. Écrire sur le pouvoir, c’est écrire sur les pouvoirs de l’écriture, l’auteur doit reconnaître sa responsabilité comme faire connaître celle du dictateur. La dissection de ces mécanismes est un défi, ici vécu absolument et intimement, via un monologue à plusieurs voix du double personnage de ce roman fleuve en crue qui transporte le lecteur au coeur de l’Amérique latine et de notre conscience politique et humaine.

En plein boom de la littérature latino-américaine, en 1967, les écrivains Carlos Fuentes et Mario Vargas Llosa ont l’idée d’un livre sur l’Amérique latine comme une galerie de portraits imaginaires de ses dictateurs. Personnages tous incroyablement extravagants, ils posent d’énormes problèmes aux romanciers : comment rivaliser avec l’Histoire ? Comment créer des personnages plus riches, plus fous, plus imaginatifs que ceux offerts par l’Histoire ? Fuentes et Vargas Llosa invitent alors une douzaine d’auteurs latino-américains à rédiger chacun une nouvelle sur leur tyran national préféré. Le volume collectif se serait appelé Los Padres de las Patrias (« Les Pères des Patries ») mais ne vit pas le jour… Cependant trois de ces auteurs ont écrit leur propre roman à ce sujet : Alejo Carpentier, Le recours de la méthode ; Gabriel Garcia Marquez, L’automne du patriarche et Augusto Roa Bastos, Moi, le Suprême.
Cette œuvre magistrale de Roa Bastos se fonde sur l’histoire d’une seule vie, celle du despote paraguayen, José Gaspar de Francia, qui a dirigé son pays comme « dictateur perpétuel » de 1816 à sa mort. Riche tissage de textes (de témoignages et de fictions), ce livre est un portrait impressionnant, non seulement du Suprême, mais de toute une société coloniale en train d’apprendre à nager ou à se noyer au mieux dans les mers de l’indépendance nationale.

Biographie ou Bibliographie de l'auteur :

Augusto Roa Bastos (né sous le signe des Gémeaux en 1917 à Asunción, où il meurt le 26 avril 2005) est un écrivain, journaliste et scénariste paraguayen. Il passe son enfance à Iturbe, petit village du sud du pays où il apprend le guarani. Parmi ses premières lectures il y a la Bible et Shakespeare. À l’âge de 15 ans, il participe à la guerre du Chaco (1932-1935) contre la Bolivie. Il exerce ensuite divers métiers dont celui de journaliste, il voyage en Europe comme correspondant de guerre pour El País. En 1947, les façades du quotidien national sont mitraillées, c’est la guerre civile. Roa Bastos s’exile en Argentine, où il commence à publier ses premières oeuvres (poèmes, contes, deux romans majeurs : Fils d’homme en 1960 et Moi, le Suprême en 1974). Mais il doit s’enfuir de nouveau lors du putsch militaire de 1976. Il s’installe alors en France où il va enseigner la littérature sud-américaine et le guarani à l’université de Toulouse. Il ne reviendra au pays qu’après la chute d’un autre dictateur, Alfredo Stroessner, en 1989 : l’année où il reçoit le prix Cervantès.