Périphérie #2

Abdelwahab Meddeb, portrait du poète en soufi

Jeudi 19 mai 2016 / 19 h

Amina Meddeb
Mohamed Bennis
Gaël Faye
Alain Gorius
Bénédicte Gorrillot
Gérard Macé
Christèle Saint Louis Augustin
Salah Stétié

Soirée en hommage à Abdelwahab Meddeb, avec Amina Meddeb, Mohamed Bennis, Gaël Faye, Bénédicte Gorrillot, Gérard Macé, Chrystèle Saint Louis Augustin, Salah Stétié. Modérateur : Alain Gorius.
Organisée avec la librairie Tschann et Columbia Global Centers / Europe

Reid Hall
4 Rue de Chevreuse
75006 Paris
M° Vavin (4) / Notre Dame des Champs (12) / RER B Port Royal
Entrée libre

Biographies

Abdelwahab Meddeb

Né en 1946 à Tunis et mort le 5 novembre 2014 à Paris, est un écrivain, poète et animateur de radio franco-tunisien.
Directeur de la revue internationale et transdisciplinaire Dédale, spécialiste du soufisme, il enseigne la littérature comparée à l’université Paris-X. Il anime également, jusqu’à son décès, l’émission hebdomadaire Cultures d’islam sur France Culture. Il est connu pour ses prises de position publiques en faveur d’un islam libéral.
Dans son œuvre polymorphe et transgénérique (allant du poème à l’essai en passant par le roman), il s’attache à honorer ce qu’il appelle sa « double généalogie », européenne et islamique, française et arabe. Son œuvre, transfrontalière, agit sur le lecteur selon une poétique et une esthétique de l’interstitiel, en quête de ce qui interfère entre les langues et les cultures, entre les credos et les imaginaires. Sa visée tend à concilier la découverte de l’inouï en maintenant l’entretien avec les Anciens, quelle que soit leur origine : cette conversation avec les morts mêle les voix des présocratiques à celles des soufis, celles des poètes arabes et persans à celles des poètes médiévaux appartenant aux diverses traditions romanes auxquels il convient d’ajouter ce qui nous parvient des maîtres de la Chine et du Japon classiques. Cependant, Meddeb accorde une place privilégiée aux échos qui résonnent entre les textes d’Ibn Arabî et ceux de Dante à travers lesquels il perçoit les ancêtres de son croisement culturel. Ses derniers essais confirment un engagement tranché et radical contre l’exclusivisme belliqueux de l’intégrisme qu’il diagnostique comme étant la « maladie de l’islam ». Son œuvre, quels qu’en soient le support et les enjeux, traduite dans une vingtaine de langues, reste ouverte sur l’horizon cosmopolitique d’une weltliteratur toujours à venir, qu’il enrichit par le désenclavement des références arabes et islamiques.


Amina Meddeb

Après des études secondaires au lycée français de Rabat, elle rejoint Paris en 1973, commence des études de littérature française et de linguistique à la Sorbonne, soutient une thèse en ethno-linguistique à l’université Paris VII sous la direction de Robert Jaulin. Elle entre à la rédaction du Dictionnaire Le Robert et participe à la refonte du Petit Robert et à la rédaction de plusieurs dictionnaires, enseigne à l’université de Paris VII à l’UFR de Sciences des Textes et Documents, puis à l’université de Genève. Elle rencontre Abdelwahab Meddeb en 1974 dès sa première année à Paris, ils se marient en 1977 et ont une fille en 1978. Ils fondent ensemble la revue Dédale et organisent plusieurs rencontres et colloques publiées dans la revue. Nommée attachée culturelle au Caire en 1998, puis à Damas, Madrid, Séville et Barcelone. Elle est actuellement responsable du Pôle Livre et Médiathèques, Institut français – Ambassade de France au Maroc.


Mohammed Bennis

Poète marocain, né en 1948 à Fès. Il fonde en 1974 la revue Attakafa El Jadida (la culture nouvelle) qui sera interdite en 1984. Il participe, en 1985, à la création des éditions Toubkal. Il est également membre fondateur et président de la Maison de la Poésie au Maroc (1996-2003). Auteur de plus qu’une trentaine de titres (poésie, prose, essais, traductions). Des textes de lui sont traduits et publiés dans des livres collectifs, des revues et journaux en Europe, aux États-Unis, en Chine et au Japon. Depuis 1995, des livres et des recueils sont traduits et publiés en français, en italien, en espagnol, en macédonien, en turc, en allemand et en chinois. Sa traduction de Un coup de Dés de Mallarmé, la première en arabe, est publiée dans une édition bilingue, chez Ypsilon, Éditeur à Paris, en 2007. Il a reçu plusieurs prix au Maroc, dans le Monde arabe et en Europe, dont le dernier est le Prix Max Jacob étranger en France (2014) sur son recueil Lieu païen (poèmes).


Gaël Faye

Né en 1982 au Burundi, il est chanteur, rappeur et auteur-compositeur-interprète et poète franco-rwandais. Aussi influencé par les littératures créoles que par la culture hip hop, il sort un album en 2010 avec le groupe Milk Coffee & Sugar (révélation Printemps de Bourges). En 2013 paraît son premier album solo, Pili Pili sur un Croissant au Beurre. Enregistré entre Bujumbura et Paris, il se nourrit d’influences musicales plurielles : du rap teinté de soul et de jazz, du semba, de la rumba congolaise, du sébène.
Son premier roman Petit pays paraîtra en septembre 2016 aux Éditions Grasset.


Alain Gorius

Il a d’abord enseigné les Lettres en France, puis au Maroc. Après dix ans de collaboration dans les revues culturelles marocaines, il a repris, avec son épouse, une galerie d’art contemporain, Al Manar, et dans la foulée a créé la maison d’édition Al Manar, qui s’est installée en 1998 en France et se veut un pont entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest de la Méditerranée. Ainsi, a-t-il pu publier des nouvelles de Sylvie Germain accompagnées de dessins de Rachid Koraïchi, des poèmes de Salah Stetié rehaussés de peintures de Vladimir Velickovic, de Gérard Titus-Carmel ou de Diane de Bournazel, des poèmes de Mohamed Bennis traduits en français par Abdelwahab Meddeb, accompagnés de gravures et de dessins de Mehdi Qotbi. Il a publié des recueils de poèmes dans toutes les langues de la Méditerranée, des tirages courants et des livres de bibliophilie, ainsi que différents livres d’artistes. Près de quatre cents titres à ce jour. Il est impliqué dans deux associations : L’autre livre, qui regroupe près de deux cents éditeurs indépendants, et Pages(bibliophilie contemporaine).


Bénédicte Gorrillot

Depuis 2005, Maître de Conférences en Poésie latine & Littérature française contemporaine à l’Université de Valenciennes, depuis 2009, co-éditrice de la revue franco-américaine Formules Poétiques Contemporaines / Contemporary Poetical Forms (université de Buffalo, USA), depuis 2015, membre du Conseil éditorial de la Revue des Sciences Humaines (université de Lille 3, France), et de la revue de littérature brésilienne Revista Alea : estudos Neolatinos (Université Fédérale de Rio de Janeiro, Brésil). Depuis 2005, elle a publié une soixantaine d’articles sur divers poètes du XXe siècle (Valéry, Cocteau, Ponge) et de l’extrême contemporain (Alferi, Blaine, Butor, Clémens, Deguy, Prigent, Quignard, Sacré, Stéfan) ou sur l’avant-garde TXT. Elle a fait paraître quatre livres sur la poésie française contemporaine, en collaboration avec divers poètes français et francophones – Christian Prigent, quatre temps (Argol, 2009, 270 pages), Inter avec notamment Pascal Quignard (Argol, 2011, 170 pages), L’Illisibilité en questions avec Michel Deguy, Jean-Marie Gleize, Christian Prigent et Nathalie Quintane (Presses universitaires du Septentrion, 2014, 350 pages) et Politiques de Ponge (Revue des sciences humaines, n°316, oct-déc 2014). À paraître : Michel Deguy, noir, impair et manque, éditions Argol, octobre 2016, Christian Prigent, trou(v)er sa langue, (actes du colloque de Cerisy, éditions Hermann, décembre 2016), Francis Ponge : ateliers contemporains (actes du colloque de Cerisy, éditions Garnier, janvier 2017) et L’empreinte gréco-latine dans la création littéraire française contemporaine (Actes du colloque de la Sorbonne, éditions Droz, 2017. Elle achève aussi deux monographies : Francis Ponge, un auctor (à paraître chez Garnier, en 2017) et Une lecture d’À ce qui n’en finit pas de M. Deguy. Enfin, elle est l’auteur de quelques traductions et publications non universitaires : plaquettes d’expositions, livres d’artistes en bibliophilie, dossiers poétiques, et un roman poétique, Les yeux d’après (éditions de l’Arbalète, 1997, 310 pages).


Chrystèle Saint Louis Augustin

Comédienne, née en 1974 à Paris. Après une carrière de mannequin internationale, elle participe à la création d’une des deux équipes d’acteurs du Workcenter of Jerzy Grotowski and Thomas Richards. Là, à travers la mise en jeu de la poésie d’Allen Ginsberg, elle explore l’art comme outil de connaissance de soi, de réflexion politique et d’engagement social. La poésie comme “arme de construction massive” selon les mots de la poète haïtienne Ketly Mars. Filmographie : (Mon roi, 2015 ; Wonderland, 2007 ; Falling Objects, 2006).


Salah Stétié

Né 1929 à Beyrouth, est l’un des principaux poètes et essayistes contemporains dont l’œuvre, écrite en français, est traduite dans la plupart des grandes langues d’Europe, ainsi qu’en arabe. Ancien ambassadeur du Liban (à l’Unesco, aux Pays-Bas, au Maroc, puis secrétaire général du ministère des Affaires étrangères), il est l’auteur d’une cinquantaine de livres et son œuvre a été couronnée de plusieurs prix, dont le Grand Prix de la Francophonie de l’Académie française. Dernières publications : Dans le miroir des arbres (Fata Morgana, 2011), D’une langue et Sur le cœur d’Israfil(Fata Morgana, 2012), Rembrandt et les Amazones et Une rose pour Wadi Rum (Fario, 2013), L’Extravagance – Mémoires (Robert Laffont), Oasis, avec des photographies de Jean-Baptiste Leroux (Actes Sud, mars 2016), L’Été du grand nuage (poésie) (Fata Morgana, mai 2016).


Gérard Macé

Né en 1946 à Paris. Aux éditions Gallimard (collection « Le Chemin », puis collection « Le Promeneur »), il a publié depuis 1974 des proses narratives et poétiques, comme Bois dormant, Le dernier des Égyptiens, la série intitulée Colportage, mais aussi des poèmes et, plus récemment, un volume du cycle Pensées simples, La carte de l’empire. À l’image poétique, il ajoute l’image photographique à partir de 1997, comme en témoignent La photographie sans appareil, Mirages et solitudes, Éthiopie, Le livre et l’ombrelle ou La couleur est un trompe-l’œil, tous parus aux éditions Le Temps qu’il fait.