Né à Genève, Valère Novarina passe son enfance et son adolescence au bord du lac Léman et dans la montagne au Col du Feu. Il séjourne deux années entières à Morzine et douze mois dans un préventorium à Cergnat. A Paris, il étudie la littérature et la philosophie, se présente et échoue au conservatoire, rédige un mémoire sur Antonin Artaud et un travail sur la Délie de Maurice Sève. Il écrit tous les jours, et une activité graphique, puis picturale se développe peu à peu en marge des travaux d’écritures : dessins des personnages, puis peintures des décors lorsqu’il commence, à partir de 1986, à mettre en scène certains de ses textes. Parmi ses livres, tous publiés chez P.O.L, on compte du « théâtre utopique », des romans sur-dialogués, des monologues à plusieurs voix, des poésies en actes et les œuvres « théoriques », qui explorent le corps de l’acteur où l’espace et la parole se croisent dans le foyer respiratoire : Pour Louis de Funès, Pendant la matière, Devant la parole, L’Envers de l’esprit, La Quatrième personne du singulier, et Voie négative. Insaisissable et agissant, le langage y apparaît comme une figure de la matière. Ses textes sont traduits dans dix-sept langues, en allemand, arabe, italien, slovaque, slovène, catalan, bulgare, portugais, hongrois, japonais…

Les Personnages de la pensée créée en 2023 est la dix-neuvième mise en scène de Valère Novarina, après Le Drame de la vie créé au Festival d’Avignon en 1986. Il travaille avec Laurence Mayor, Olivier Martin-Salvan, Christian Paccoud, Dominique Pinon, Dominique Parent, Agnès Sourdillon, Nicolas Struve, Valérie Vinci, René Turquois, Daniel Znyk, Christine Fersen, Sylvain Levitte, Manuel Lelièvre, Aurélien Fayet, Valentine Catzéflis, Liza Ndikita, Claire Sermonne… Il réalise des actions de dessins appelées « dessinassions » par Daniel Deseuze à Montpellier, Bordeaux, Bergame, Lyon et la Rochelle puis peint des très grands formats qui peu à peu intègrent les scénographies de Philippe Marioge. Ses œuvres ont été exposées au Musée de Poitiers, à La Galerie de France, à l’Abbaye sainte-Croix des Sables d’Olonne puis cette année à la cité internationale de la langue française où théâtre et peintures se réunissent.