Discours d’inauguration du 36e Marché de la Poésie par son délégué général

Étaient officiellement présents à cette inauguration du mercredi 6 juin 2018 à 17h, par ordre chronologique :
M. Yves Boudier (Président de c/i/r/c/é – Marché de la Poésie), M. Jean-Michel Place (Vice-Président de c/i/r/c/é – Marché de la Poésie) ; M. Jean-Pierre Lecoq (Maire du 6e Arrondissement de Paris et Conseiller régional d’Île-de-France) ; M. Frédéric Hocquard (Adjoint à la Maire de Paris chargé de l’économie culturelle) ; M. Vincent Monadé (Président du Centre national du Livre) ; M. Simon de Jocas (Président de Québec Édition) ; M. Maxime Carrier-Legaré (Délégation générale du Québec à Paris), M. Jean-Luc Parant (Président d’honneur du 36e Marché de la Poésie)

Bonjour à chacune et à chacun d’entre vous.

Mesdames, Messieurs et chers amis,

Ce n’est pas par miracle que le Marché de la Poésie fête aujourd’hui sa 36e édition.
C’est  plutôt par la volonté farouche de défendre l’édition de création et la poésie contemporaine, dans un esprit clairvoyant d’humanité.

Tout d’abord, nous souhaitions dédier cette édition à Jack Ralite qui, à un moment difficile de l’existence de notre événement, aura permis un rapprochement avec certaines institutions, permettant ainsi de sauver notre Marché.

La transition est toute faite pour pouvoir remercier les partenaires institutionnels de notre manifestation :
vous me permettrez, tout d’abord, de saluer la Mairie du 6e Arrondissement de Paris qui soutient le Marché de la Poésie avec continuité depuis 1986, après nous avoir accueilli une première fois en 1984 ;
de remercier avant tout le Centre national du Livre et le ministère de la Culture qui  nous auront soutenus depuis quasi nos débuts ;
la Mairie de Paris et le Conseil régional d’Île-de-France, malgré les difficultés que nous rencontrons parfois, et j’y reviendrai ;
la Sofia et la Culture avec la copie privée, pour ce soutien tant attendu qu’elles nous accordent depuis deux années ;
la Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature ;
et toutes les institutions québécoise qui auront permis d’accueillir comme il se doit le Québec en tant qu’invité d’honneur de cette édition 2018, à savoir : le Gouvernement du Québec, l’Office franco-québécois pour la jeunesse, le Conseil des arts du Canada, le Gouvernement du Canada, Québec Édition, l’Association nationale des éditeurs de livres et la Délégation générale du Québec à Paris ;
mais également tous les éditeurs et revues, sans la participation desquels cet événement ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui, ainsi que, bien sûr, les poètes.

Depuis le 11 mai et jusque début juillet, nous aurons sillonné les routes avec La Périphérie du 36e Marché, de Barcelone à Liège (où nous étions le jour de l’attentat), en passant par Lyon, Nancy, Nice, Calais, Charleville, Montreuil, Le Mée sur Seine, Vulaines, Montigny sur Loing ou Paris même, avec cette année 47 événements de poésie.
Nous tenons à remercier tous les lieux qui nous reçoivent et sans lesquels cette Périphérie du Marché serait impossible.

Cependant, il nous faut demeurer réalistes. Et les difficultés s’accumulent. J’en veux pour première preuve cet appel à projet sur la place Saint-Sulpice pour lequel la Mairie de Paris a pris une décision définitive au mois de février, appel à projet pour lequel la surenchère financière a été de mise. Aujourd’hui, le Marché de la Poésie est placé au même rang qu’une foire aux antiquaires ou qu’un salon de la bibliophilie. L’économie culturelle ne serait-elle désormais qu’un vain mot ? Depuis deux ans, la Région Île-de-France a également baissé la subvention qu’elle nous accordait.
Par ailleurs, devons-nous assumer pleinement et seuls des questions de sécurité qui touchent pourtant à l’espace public, tant à la fois d’un point de vue financier que d’un point de vue responsabilité ?
Tout cela pèse très lourdement sur le budget de notre manifestation, jusqu’à la mettre en péril.

Mais avant de céder la parole à notre président, je voudrais terminer ces quelques mots par une note optimiste : notre association va se doter de nouvelles armes pour défendre la poésie contemporaine :
– tout d’abord un deuxième Marché de la Poésie devrait voir le jour à Bruxelles en septembre 2019.
– Ensuite, afin de perpétuer l’action du Marché de la Poésie, une coopérative d’éditeurs se met en place à Montreuil, sous notre impulsion.

Voyez-vous, depuis l’an passé, nous exportons la poésie française à l’étranger. Pendant le Marché, un débat réunira des traducteurs non de poésie en langue étrangère, mais de poésie française traduite dans d’autres langues. Peut-être ainsi notre action contribuera-t-elle à la réduction du déficit extérieur ?

[Le délégué général cède la parole à tous les officiels participants à cette inauguration, puis la reprend]

Retour à la poésie. L’an passé, je vous avouerai que pour moi ce ne fut pas du tout une belle édition de ce Marché. En effet, nous avons failli perdre Jean-Luc Parant. Alors, pour cette raison mais aussi et surtout pour son œuvre poétique, nous avons choisi de le nommer président d’honneur du 36e Marché de la Poésie. J’appelle donc notre miraculé (et c’est peu de le dire), M. Jean-Luc Parant

[…]

vINCENT gIMENO-pONS
délégué général de c/i/r/c/é – Marché de la Poésie