MON ANTÉRIEUR VISAGE
Pauline Von Aesch
Éditeur :Eric Pesty Editeur
Livre
Langue d'origine :français
Format :17,0 x 21,0 cm
Nombre de pages :96
Date de parution :07/07/2025
ISBN :978-2-917786-98-7
Prix :18,00 €
Argumentaire :
Mon antérieur visage est constitué de trois chapitres qui associent trajectoire orientée et circularité. Trajectoire orientée, celle qui conduit le lecteur vers une forme de dénuement que marque le minimalisme du troisième chapitre du livre. Circularité si l’on considère la figure omniprésente du cercle (les mots « boucle » ou « anneaux » dans le premier chapitre ; « cycle » et « cercle » dans les titres des deuxième et troisième chapitres), et que sténographie singulièrement la lettre « –e » qui se détache, dans sa solitude, à plusieurs reprises dans Mon antérieur visage – voire la figure d’un lieu où trouver place (le visage/le nom propre dans le premier chapitre ; la parole dans le deuxième ; la maison dans le troisième). Saisi entre ces deux mouvements – trajectoire orientée et circularité – on ne saurait mieux comparer la structure du livre qu’à une « spirale idéale » : une courbe qui irait s’élargissant en partant d’un point. Tout l’enjeu du livre est de manifester cet équilibre : art de la funambule, grâce.
Par son format Mon antérieur visage s’inscrit dans une série de publications qui se donne pour objet d’interroger les enjeux actuels de la métrique et de la prosodie. Le vers « funambule » de Pauline Von Aesch dans Mon antérieur visage côtoiera ainsi le vers long, voire très long de Victoria Xardel dans Méthode ; le vers s’acheminant vers la prose de Marie de Quatrebarbes dans Gommage de tête ; le vers perforant les paragraphes de Marie-louise Chapelle dans Tu (maniériste), et le vers interrompu, selon une véritable dramaturgie de la coupe, que Bernard Dubourg met en place à l’occasion de sa traduction du premier livre de J.H. Prynne : Poèmes de cuisine.
À cet égard, le nouveau livre de Pauline Von Aesch forme une proposition tout à fait singulière sur la question du vers aujourd’hui : plaçant au centre de sa pratique le « e muet » dont on connaît l’importance dans la prosodie du français autant que dans les débats actuels sur le genre. Mais cette place centrale faite au « e muet » n’est pas l’objet d’un manifeste fracassant (ce qui serait, pour le moins, contradictoire). Fidèle à la discrétion qui la caractérise, l’autrice ne promettra d’existence à ce « e muet » que dans et par la possibilité de son amuïssement. Pour le dire avec le philosophe et critique d’art René Denizot cité en exergue de Mon antérieur visage : « L’effacement n’efface rien. C’est pourquoi il ne laisse pas de trace. »
Biographie ou Bibliographie de l'auteur :
Pauline Von Aesch est née en 1988 à Créteil et travaille dans l’enseignement. Autrice rare, son œuvre a été repérée par Yves Di Manno et Isabelle Garron au point de conclure leur importante anthologie de poésie contemporaine : Un nouveau monde – poésie française 1960-2010, Flammarion, 2017.
Bibliographie :
Nu compris, Nous, 2012.
Une partie de mon prénom, série discrète, 2025.