ROGER BLIN

Une dette d 'amour

Hermine Karagheuz



Éditeur :Ypsilon éditeur


Livre

Langue d'origine :français

Format :11,5 x 17,0 cm

Nombre de pages :112

Date de parution :04/06/2021

ISBN :978-2-35654-104-8

Prix :15,00 €

Argumentaire :

Dans Le Corbeau de Henri-Georges Clouzot, on découvre le jeune acteur Roger Blin, allongé dans un lit d’hôpital, prêt à mourir. On le retrouve hospitalisé dans le livre d’Hermine Karagheuz, et de nouveau mourant. Entretemps, il aura monté les textes de Samuel Beckett et Jean Genet, enregistré Pour en finir avec le jugement de Dieu avec Antonin Artaud et Maria Casarès, et rencontré Hermine, jeune voleuse de Saint-Germain-des-Prés, qui vend des poèmes pleins de fautes d’orthographe écrits sur des bouts de papier, et qui bientôt deviendra comédienne. C’est de cette vie qu’il est question ici, des engagements artistiques, politiques et amicaux d’un homme bègue, vus par une femme dyslexique. La traversée d’une époque, de la Rive gauche en ruines à la décentralisation, en passant par mai 68, avec l’art pour boussole. La mort de Roger est décrite avec autant de détails et de précisions que sa vie, et l’une comme l’autre sont admirables. C’est l’hypothèse d’Hermine Karagheuz : on meurt comme on a vécu. Le récit est vif, épuré, vibrant, on traverse toutes les époques, on les enjambe, on court, on n’esquive rien pourtant. Quelque chose de ce passé nous emporte, comme il a emporté Roger Blin, et Hermine Karagheuz après lui, qui note les répliques — la dernière sera : « Je n’ai pas faim, merci ». Si être artiste est avant tout une façon d’être au monde, il s’agit aussi de le quitter : l’art est partout, jusqu’au bout.

Biographie ou Bibliographie de l'auteur :

Hermine Karagheuz est née en 1938 à Paris de parents orphelins suite au génocide arménien. Elle grandit à Issy‑les‑Moulineaux, et, avec la complicité de sa mère, parvient à rejoindre Saint‑Germain-des‑Prés à dix‑huit ans sans mari ni travail.
Apparaît pour la première fois au cinéma dans Le Désordre à vingt ans de Jacques Baratier, dans son propre rôle : vêtue d’une cape de soie noire, elle vend dans les cafés de la Rive gauche les poèmes qu’elle a écrits.
Joue au cinéma pour Jacques Rivette (Duelle, Out 1) et Jeanne Moreau (Lumière avec Roger Blin), au théâtre pour Patrice Chéreau (La Dispute, Les Paravents), Roger Blin, Laurent Terzieff, Marcel Bozonnet, Claude Confortès.
Est envoyée par L’Autre Journal en reportage au Jardin des Plantes, puis au Karabakh. Ses photographies sont exposées par Agnès B. à la galerie du Jour.
Signe en 1971 le « Manifeste des 343 », déclarant, avec 342 autres femmes, avoir eu recours à l’avortement, alors illégal en France.
Écrit et met en scène ses propres pièces (De quelle falaise dites-vous ?, La Lune avait l’épaisseur d’un cil), et les poètes qu’elle aime (René Daumal, Lydie Dattas, Bernard Manciet, Gérard de Nerval, Rainer Maria Rilke).
Le Karagöz est le nom du théâtre d’ombres turc. Il signifie aussi œil noir. Hermine Karagheuz a les yeux bleus.