Périphérie #31

Chemins de lecture

Jeudi 23 juin 2016 / 20 h

Élisabeth Jacquet
Vannina Maestri
Véronique Pittolo
Virginie Poitrasson

VegaLab rassemble à nouveau plusieurs auteures aux pratiques différentes mais réunies autour d’un même projet : « Réaffirmer le caractère spécifique de la littérature, de la poésie, engagement nécessaire, vital, pas seulement pour les écrivains que nous sommes, mais aussi pour la société dans laquelle nous vivons ».
VegaLab prend aujourd’hui la forme d’un laboratoire de recherche en écriture, sous toutes ses formes : narration, poésie, roman. Mais VegaLab ouvre aussi un espace commun à ceux qui font la littérature : les auteurs, les lecteurs. VegaLab propose une soirée autour des lecteurs et des pratiques de lecture, plus spécifiquement en poésie. S’il y a de nouvelles pratiques d’écriture, quelles sont les nouvelles pratiques de lecture ? Poésie, narration, roman, comment et que lit-on aujourd’hui ?
Avec Véronique Pittolo, Vannina Maestri, Élisabeth Jacquet, Virginie Poitrasson.
Organisée avec la Galerie Visconti

Galerie Visconti
17-19 Rue Visconti
75006 Paris
M° Odéon (10) (4) / Saint-Germain des-Près (4)

Biographies

Élisabeth Jacquet

Comment la littérature peut-elle trouver une temporalité qui lui soit propre, intégrer les rythmes et télescopages de notre époque ? Quel espace pour la narration ? Que reste-t-il de spécifique au livre, qui peut résister au flux de l’hypermédiatisation du monde ? Élisabeth Jacquet travaille différentes formes de narrations : autour de la lecture (Les grands parcs blancs, Flammarion, 2001), du catalogue de meubles décliné de manière affective et sentimentale (Dans ma maison, notre catalogue, ed. Melville/Léo Scheer, 2003), de la modernité d’une héroïne d’un grand roman du XIXème siècle (Anna Karénine, c’est moi, ed. Philippe Rey , 2010) ou du souvenir d’enfance (Quand j’étais petite, ed. de l’Attente, 2012), entre autres. Chacun de ses textes possède sa forme particulière. Certains sont adaptés en fictions radiophoniques (« Quand j’étais petite » Atelier Fiction, France-Culture / réalisation Etienne Vallès, 2013 ; « Mon mari et moi » Atelier Fiction, France-Culture/ réalisation Etienne Vallès, 2015).


Vannina Maestri

Elle a codirigé avec Jean-Michel Espitallier et Jacques Sivan la revue Java de 1989 à 2005. Elle collabore aussi à diverses revues françaises et étrangères (Revue de Littérature Générale, Yang, Quaderno, Prospectus, Nioques, Action poétique, Tija, Cambridge conference of contemporary poetry, The Germ, etc.). Une architecture du monde tout en effondrement dans sa stabilité, en continu dans le discontinu. Constructions, montages d’énoncés qui sitôt tenus s’effondrent sur eux-mêmes. Son travail n’est pas seulement à l’écrit, au sens où elle prête une importance réelle à la lecture. C’est ainsi qu’elle participe à des lectures publiques à New York, Rome, Cambridge, Bruxelles, Namur, Aix-en-Provence, Nice (Villa Arson), Lyon, Montpellier, Besançon, Nantes, Paris (Maison des écrivains et de la littérature, Centre Georges Pompidou), et à des émissions ou des créations radiophoniques. Parmi de nombreux titres publiés : Mobiles, éd. Al Dante, 2005, Famille d’accueil in Vox Hotel (collectif), éditions Néant, 2006, Il ne faut plus s’énerver, éditions Dernier Télégramme, 2008, Black blocs, éditions Derrière la salle de bains, 2009, Mobiles 2, éditions Al Dante, 2010.


Véronique Pittolo

Critique d’art et poète, Véronique Pittolo se situe dans une écriture hybride, entre poésie et prose. Son unité est le vers remodelé vers une possibilité narrative. Ses énoncés qui ressemblent à des formules, produisent des effets de rupture. Gary Cooper ne lisait pas de livres (Al Dante, 2003) propose une réinvention rêveuse des films hollywoodiens, questionne l’effet de retour des constructions héroïques sur notre quotidien. Elle travaille les mythes comme fictions « éteintes », rebuts de notre patrimoine commun à revisiter (l’ogre, l’acteur, la diva, le héros homérique), ce qui reste d’un personnage qu’on a vaguement oublié, ce qui, dans le folklore, nous rassemble. La Révolution dans la poche (Al Dante, 2009), interroge l’héritage de la Révolution française par-delà les images d’Épinal. Comment percevons-nous aujourd’hui ce capital symbolique ? En 2012, On sait pour pourquoi les renards sont roux (Le Temps des cerises), rassemble des poèmes de patients atteints de cancer et des citations d’œuvres qui ont nourri l’atelier d’écriture qu’elle anime depuis 2007, à l’institut Gustave Roussy. En 2014, Une jeune fille dans tout le royaume (éd. de l’Attente), à travers trois contes contemporains, renverse les codes de l’éducation catholique, aliénants pour le devenir des jeunes filles. Son écriture fragmentaire réactive de la fiction là où il y en a déjà, afin de réveiller quelque chose chez le lecteur, quelque chose qu’il connaît mais qu’il a un peu oubliée (Schrek, Gary Cooper ne lisait pas de livres, Opéra isotherme, Hélène mode d’emploi). Sa participation au groupe VegaLab consiste à proposer lectures et débats, autour de la pratique de la lecture comme engagement nécessaire dans notre société.


Virginie Poitrasson

Née en 1975, écrivain, performeuse et traductrice, elle explore les frontières entre les genres et les modes d’expression langagiers et plastiques (sons, vidéos, sérigraphie). Elle a réalisé des performances entre autre au festival Midi-Minuit Poésie, à la Fondation Ricard, au festival Relectures, à la Kunsthalle de Mulhouse, au festival Poezia presente, à Expoésie, à la galerie Poggi & Bertoux associés, à la galerie Paul Frèches, à la Galerie EOF, au Carré d’art de Nîmes et au Centre d’études poétiques de l’ENS Lsh Lyon. Elle est l’auteure de Il faut toujours garder en tête une formule magique (éditions de l’Attente, 2012), Journal d’une disparition (Ink #1, 2010), Nous sommes des dispositifs (La camera verde, 2009), Tendre les liens (http://www.publie.net, 2009), Demi-valeurs (éditions de l’Attente, 2008), Série ombragée (Propos2 éditions, 2006) et Épisodes de la lueur (L’Atelier du Hanneton, 2004). Traductions : First figure de Michael Palmer, co-traduit avec Éric Suchère (José Corti, 2011) et Slowly de Lyn Hejinian (Format Américain, 2006). Elle anime régulièrement des ateliers d’écriture auprès de femmes migrantes, d’étudiants en art, de lycéens et de collégiens.