Périphérie #5

Robert Desnos – Bibliothèque de L’Arsenal

Le 8 juin 1945 à l’aube, Robert Desnos mourait dans le camp de Terezin, lors de la libération du camp.
Soixante-dix ans, jour pour jour, après sa disparition, nous lui consacrons cette soirée : lectures par des poètes (Zéno Bianu, Serge Pey, Jean-Pierre Siméon, Valérie Rouzeau), chansons et textes de Desnos (par Michel Arbatz et Sonia Masson – musique : Olivier-Roman Garcia), projection de L’Étoile de mer.

Bibliothèque de l’Arsenal
1 rue Sully – 75004 Paris
M° Sully-Morland (7), Bastille (1,5,8)
Réservation impérative : 01 53 79 49 49 (heures de bureau) ou visites@bnf.fr

organisée avec Bibliothèque nationale de France, la Bibliothèque de l’Arsenal, l’association des amis de Robert Desnos,
la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet et le Printemps des poètes

Biographies


Robert Desnos. circa 1943

Robert Desnos est né à Paris le 4 juillet 1900, il meurt au camp de Terezin le 8 juin 1945.
Il passe son enfance 11 rue Saint Martin, dans ce quartier des halles, alors populaire, dont il gardera le souvenir ému. En 1916, il arrête ses études après l’obtention du brevet, pour se consacrer à la poésie. La magie des affiches sur les murs de Paris, celle du cinématographe et du gramophone le fascine. Après son service militaire, il rallie en 1922 le groupe qui autour d’André Breton va devenir le mouvement surréaliste, et s’y illustre dans les séances de « sommeils hypnotiques ». Ses expérimentations sur le langage, avec Rrose Sélavy, ou L’Aumonyme, ses proses poétiques nourries de fantasmes érotiques comme Deuil pour deuil ou La Liberté ou l’amour ! , ses recueils inspirés par un amour rêvé – À la mystérieuse et Les Ténèbres – marquent de façon exemplaire son passage dans le groupe surréaliste avec lequel il rompt en 1929, sans jamais renoncer à son interprétation personnelle de l’esprit surréaliste – où la liberté de pensée et d’action est indissolublement liée à un enracinement populaire.
Journaliste, il écrit sur le cinéma. En 1933, il devient journaliste à la radio, où il expérimente avec succès des types d’émissions variées, introduites par des annonces publicitaires restées célèbres. Selon sa formule humoristique, il devient « le poète le plus écouté de France ».
Pacifiste après la première guerre mondiale, il se résout en 1939 à un recours aux armes contre « les nazis d’Hitler ». Mobilisé, il connaît la drôle de guerre et rejoint la capitale en septembre 1940, où il vit avec Youki. Lucide sur le sort de Paris occupé, où chacun est « mouillé », il écrit dans le journal “Aujourd’hui”, sous contrôle de l’Occupant, et s’inscrit en 1942 dans le réseau de renseignement de l’Intelligence service, Agir, dirigé par Michel Hollard.
Desnos reprend de façon intense son activité poétique, avec Fortunes en 1942, État de veille en 1943, et divers recueils publiés en 1944, après l’arrestation du poète le 22 février 1944 : Le Bain avec Andromède illustré par Labisse, Contrée avec une eau forte de Picasso, Trente chantefables, chez Gründ. Calixto, achevé en septembre 1943, restera inédit jusqu’en 1962. « Ce cœur qui haïssait la guerre, voici qu’il bat pour le combat et la bataille » affirme le poète, laissant entendre que dans les derniers mois de 1943, il est passé à « l’action directe », en compagnie d’André Verdet. Le 27 avril 1944, il fait partie d’un convoi de 1700 déportés, qui quittent Royallieu, près de Compiègne pour un périple de plusieurs semaines, resté jusqu’ici inexpliqué : Auschwitz, Buchenwald, Flossenburg, Flöha. Le 14 avril 1945, les déportés survivants quittent ce dernier camp, où étaient fabriquées des carlingues d’avions Messerschmitt et par une « marche de la mort » ils atteignent le 7 mai 1945 le camp de Terezin, en Tchécoslovaquie. Épuisé Desnos, atteint du typhus y meurt le 8 juin, un mois après la fin de la guerre. Dans cet ultime combat contre le nazisme, Desnos a perdu la vie, sans jamais renoncer à son amour de la liberté.


Michel Arbatz. Photo Marie Barlois-TGV Magazine

Michel Arbatz est né en 1949 à Paris et vit à Montpellier. Homme de plume et de scène, poète et passeur de poètes, il a écrit et réalisé une dizaine de spectacles et d’albums de chansons. Parmi ceux-ci la fresque théâtrale Rue de la Gaîté, ainsi qu’un disque (ffff Télérama), tous deux consacrés à Robert Desnos.
Il a également mis en scène et en musique Roland Dubillard (Cabaret Dubillard) et René Char (Char Résistance, sélection du Printemps des Poètes), et François Villon (Villon la vie, avec la participation de Jean-Louis Trintignant, qui sera donné cet été au Festival d’Avignon).
Il vient de faire paraître au Temps qu’il fait un essai : Hourrah, l’oral ! vibrant plaidoyer pour la diffusion orale de la poésie.
www.michelarbatz.com


Zeno Bianu. Photo Chantal Messagier

Né à Paris en 1950, Zéno Bianu est l’auteur d’une oeuvre multiforme qui interroge la poésie, le théâtre, le jazz, les arts plastiques et l’Orient. Ses écrits entrent souvent en résonance avec les grandes figures-limites de l’art : d’Antonin Artaud aux Poètes du Grand Jeu, de Van Gogh à Yves Klein… Ses poèmes ont notamment été publiés chez Gallimard (Infiniment proche, Le désespoir n’existe pas, Prendre feu – avec André Velter) et Fata Morgana (Traité des possibles, La Troisième rive). Ses pièces, éditées par Actes Sud-Papiers, ont été représentées au Festival d’Avignon et à l’Odéon-Théâtre de l’Europe. Il a également composé une trilogie aux éditions du Castor Astral : Chet Baker, Jimi Hendrix, John Coltrane. Familier des poétiques orientales, il a publié deux anthologies de haïkus avec Corinne Atlan (Poésie/Gallimard).


Olivier-Roman Garcia

Poly-instrumentiste, compositeur, arrangeur et enseignant, Olivier-Roman Garcia a développé un style très personnel grâce à une curiosité sans frontières.
Globe-trotter de l’expérience musicale, il a collaboré avec des artistes d’horizons très variés : jazz, électro, chanson française, flamenco ou encore world-music.
Réalisateur de la création musicale ‘Les souris dansent’ traduit l’aboutissement de ces explorations. dans un répertoire mis en image par le chorégraphe et artiste multimédia Marc Joseph Sigaud.
Olivier-Roman Carcia a également composé pour le théatre notamment pour ‘Le cercle de craie caucasien’ de B.Brecht (Compagnie Adesso e sempre).
Actualité pédagogique
Professeur de guitare, harmonie et arrangement au Jam à Montpellier
Professeur de guitare, et pédagogie au CFPM (centre de Formation Professionnel de Musique) de Montpellier
Comme guitariste, il a collaboré en studio ou à la scène avec un grand nombre d’artistes, parmi lesquels, Jean-Louis Trintignant, Kévin Reveyrand, Emmanuel Bex, Frédéric Monino, Stéphane Guillaume, Christophe Godin, David Linx, Michel Arbatz, Pierre Vassiliu, Dominique Fillon, Patrice Héral, Lionel Suarès, Nelson Veras, Dominique Dipiazza… .
Il mène une carrière de pédagogue, musicien de scène et de studio, et a participé à un grand nombre de festivals et tournées : France, Japon, Suisse , Mexique, Belgique, Nouvelle-Calédonie, Réunion, Portugal, Italie, Malaisie, Madagascar, Bulgarie…


Sonia Masson

Sonia Masson. Comédienne, chanteuse et metteur en scène. Née à Paris, elle vit à Moscou de 1994 à 2001 : elle étudie à l’Ecole du Théâtre d’Art (où elle joue les héroïnes de Tourgueniev, Tchekhov et Shakespeare ainsi que Anne Franck) puis enseigne l’expressivité plastique et l’escrime à l’Institut Schukin.
De retour en France, elle s’oriente particulièrement vers les récitals littéraires et poétiques : « Attention rêves » d’Hélène Cixoux, « La Poésie des peintres surréalistes », « Le Nuage en pantalon » de Mayakovsky, « Robert Desnos : la Liberté ou l’Amour ! »… ainsi que les fictions radiophoniques (France Culture). Elle a participé au « gestes théâtraux » de Bérangère Bonvoisin : « Slogans » (Théâtre de la Colline – 2005) et « La Laïcité est-elle soluble dans le Sarkozysme » (Théâtre de la Madeleine – 2009). En 2006 elle chante dans « Laborintus » de Luciano Berio à Londres et Cologne.
Elle assiste aussi des metteurs en scène tant au théâtre : Laurent Maklès (« Le Manteau » de Gogol), Claude Guerre (« Le Bleu du ciel » de G. Bataille et B.Noël), Daniel Mesguich (« La fiancée aux yeux bandés » d’H. Cixous) qu’à l’opéra : Humbert Camerlo (« Mavra » de Stravinsky), Lev Dodine (« Salomé » de Strauss). Elle a mis en scène l’opéra de Rimski-Korsakov « Mozart et Salieri » au Konzertgebauw d’Amsterdam en 2001, et « Le Journal d’Anne Frank » de Grigori Fried à l’Opéra de Metz en 2013 (création en France).
Au cinéma, elle a été scripte sur des films de Pavel Lounguine (« Familles à vendre », « L’île »…) et coach d’Emir Kusturica sur « L’affaire Farewell » de Christian Carion.
En 2007, elle a produit « Les têtes d’Iljetu » et « André Masson, peintre poète » pour France Culture.
Depuis 2011, elle dirige et anime « Les mots de tes couleurs » à la Galerie Jean-François Cazeau (Paris), cycle de visites-lectures qui se propose de renouveler le rapport charnel qu’est la découverte d’une œuvre d’art, grâce à la musique et l’éphémère de la parole.
Projet à venir : mise en scène de « La Vie de Galilée » de Bertolt Brecht.


Serge Pey

Serge Pey, (1950, Toulouse) poète d’action, écrivain, plasticien, sa pratique de la poésie directe l’a conduit à étudier les relations entre l’écriture, le corps. Artiste singulier il a publié une cinquantaine de livres de poèmes, de philosophie, de critiques ainsi que ses concerts sonores . Ses dernières parutions « Ahuc, poèmes stratégiques » ( Flammarion), 2013 « Le trésor de la guerre d’Espagne » (Zulma) 2012 « La boite aux lettres du cimetière » (Zulma) 2014, « la Sardane d’Argeles » (Dernier Télégramme) 2014, « Tombeau pour un miaulement » ( Gruppen) 2014, Table de négociation (Parole d’Aube) 2015. Il dirige les Chantiers d’art provisoire du CIAM de l’Université Toulouse-Jean Jaurès.


Valérie Rouzeau

Valérie Rouzeau est née le 22 août 1967 en Bourgogne. Elle lit, écrit, traduit, surtout de la poésie, notamment Sylvia Plath et William Carlos Williams. Son livre Pas revoir publié au Dé bleu en 1999 et réédité en poche dans la collection « la petite vermillon » de la Table Ronde en 2010 a été traduit en anglais, en allemand et, tout récemment, en slovène. Son recueil Vrouz (la Table Ronde, 2012) a obtenu le prix Guillaume Apollinaire et Va où (Le Temps Qu’il Fait, 2002) vient de reparaître en poche vermillon : elle y évoque parmi d’autres le « phare » Robert Desnos…


Jean-Pierre Simeon. Photo Miguel Sanchez Martin

Poète, romancier, dramaturge, critique, enseignant, Jean-Pierre Siméon est né en 1950 à Paris. Professeur agrégé de Lettres Modernes, il a enseigné à l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Clermont-Ferrand. Il est l’auteur de nombreux recueils de poésie, de romans, de livres pour la jeunesse, de quatorze pièces de théâtre, d’un essai sur le théâtre et un sur Laurent Terzieff, d’essais sur la nécessité de la poésie, notamment Aïe un poète ! et La Vitamine P. Il dirige avec Jean-Marie Barnaud la collection « Grands Fonds » à Cheyne Editeur. Il a fondé avec Christian Schiaretti, actuel directeur du TNP de Villeurbanne, le festival Les Langagières et est auprès de lui auteur associé. Il a créé en 1986 La Semaine de la poésie de Clermont-Ferrand. Il est directeur artistique du Printemps des poètes depuis avril 2001.Il a obtenu de très nombreux prix de poésie.
Derniers livres parus
Poésie
Traité des sentiments contraires, Cheyne, 2011
Textes pour la jeunesse
Ici Cheyne, collection Poèmes pour grandir, 2009
Textes pour le théâtre
Et ils me cloueront sur du bois Les Solitaires Intempestifs, 2014
Essais
La Poésie sauvera le monde, éditions du Passeur 2015
La vitamine P, Rue du Monde 2012 (réédition 2014 chez Cheyne éditeur)